L'Ombre de Mart
de Stig Dagerman

Pièce en trois actes et six tableaux

L'histoire :
Gabriel-le-vivant est tapi dans l'obscurité d'un frère ombrageux (Mart), devenu héros posthume, au hasard d'une balle dans le dos.
Entouré par deux marionnettes, sa mère, Madame Angelica, pantin vénéneux manipulé par l'inconscient totalitaire, et Thérèse, fiancée-veuve de Mart à l'existence de poupée conditionnée par le désir du plus fort, Gabriel tente désespérément de se construire un destin.
Un destin à lui, dégagé du déterminisme qui sied si bien aux condamnés.


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Notes d'intention

Retourner le gant...

L'Humanité réclame des héros.
Partout elle les cherche, toujours elle les invente.
Aujourd'hui encore, du " revival " cheguevariste à la béatification de Diana-mère-courage, tous les saintes et saints de la " noble cause " sont convoqués à grand renfort de foi marchande sur l'autel de la gloire post-mortem.
Celle-là même qui autorise récupération, phagocytose et autres formes d'appropriation de toute espèce de mémoire pour n'en plus garder que le succédané aseptisé destiné à la vente en supermarché.

Qui sont ces ombres jetées en pâture aux survivants ?
Des héros, vraiment ?
Du moins faudrait-il s'entendre sur la définition : qu'est-ce qu'un héros : " un demi-dieu " ? " Un personnage légendaire auquel on prête un courage et des exploits extraordinaires " ? " Un homme digne de l'estime publique, de la gloire par sa force de caractère, son génie et son dévouement total à une cause " ?

L'Histoire s'est chargée d'arrondir les angles. Elle n'a eu de cesse de piocher dans chacune de ces acceptions l'aspect nécessaire à la construction des modèles moraux garants de l'ordre et des valeurs sur lesquels une civilisation choisit de se fonder.

Dans la logique d'un système totalitaire, agiter tels des épouvantails tous ces êtres " remarquables " est indispensable : enveloppes vidées de toute réalité, les " héros " sont les éléments référentiels indispensables à la mise en place de l'oppression. Incapables de se défendre et prêts à prendre les couleurs des projections fantasmatiques de ceux que la mort n'a pas encore délivrés, ils sont le levier de l'entreprise de culpabilisation des masses comme de l'individu, dont ne peut se passer une pensée fascisante.

Les outils modernes d'une barbarie ancestrale où la fin se confondant avec les moyens, " brandir les morts pour mieux creuser leur tombe aux vivants ", est un credo incontournable pour qui souhaite créer une humanité sans destin, enfermée dans un système qui ôte à chacun sa liberté, d'action et de réflexion.

Stig Dagerman ne croyait pas aux héros. D'ailleurs, il croyait si peu à la vie qu'il est fort probable que la perspective d'une quelconque postérité accordée à ceux qui ont vécu l'ait fait sourire. Ou frémir...

Harold David, août 1998


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Distribution

Avec Marianne Cadic, Emmanuel Cheviron ou Nicolas Sion, Anne-Laure Connesson , Pascal Jauffres ou Didier Garreau / Mise en scène : Harold David / Traduction : Gunilla Koch de Ribaucourt / Lumière : François-Eric Valentin / Scénographie : Jérôme Frioux-Toublant / Création maquillages : Jean-Jacques Sempere / Création perruques : Youenn Peoc'h / Son : Stéphane Decaluwé et Julie Leclercq / Costumes : Jérôme Frioux-Toublant et Nadia Lahkim / Réalisation maquillages : Eve Aknin ou Natacha Lusignan / Régisseur lumière : Cilia Trocmé / Régisseur général : Moïse Hill / Accessoires / Mouette / Administration et production : Francis Maisonnier / Relations presse et publiques : Judith Marouani / Diffusion des spectacles : Marie Froment-Pahin / Programme - affiche : Cendrine Leroy / Musique : Giuseppe Verdi (d'après La Traviata)

La presse


" (...) Une pièce forte, pleine d'émotions qui force à s'interroger sur des questions essentielles, le courage, les rapports entre mère et fils (...) servie par des comédiens et une mise en scène très émouvants ".

Stéphane Blondel, la Cinquième, Les écrans du savoir

" (..) De jeunes artistes talentueux et courageux (...) ".

Julien Savoy, Fréquence Protestante

" (...) Les acteurs font preuve de courage et de conviction, ils donnent des personnages des interprétations convaincantes ;(..) c'est une pièce difficile, inéxorable (...) ; elle n'a pas le côté moite, délétère et subtil de celles de Tennessee Williams par exemple, c'est peut-être ce qui dérange, le côté tragédie grecque dans un pays sans lumières."

Alain Pecoult, AgoraPièces 99

" (...) vous êtes amenés à vous interroger : qu'est-ce qu'un héros ? (...) Qu'est-ce que l'engagement ? (...) Vous pouvez aussi chercher dans la pièce les rapports inversés de Stig Dagerman à sa propre histoire ".

A.S., L'Olivié Quotidien


Fiche technique

Durée du spectacle : 1h40

- 1 metteur en scène
- 4 comédiens
- 1 régisseur général (lumière et son)
- 1 maquilleuse/coiffeuse/perruquière/habilleuse

Dimensions plateau :
- 6m x 6m (minimum)
- hauteur cadre : minimum 3,5m

Lumière :
- 40 projecteurs dont 10 découpes
Jeu d'orgue 24 circuits

Son :
- Lecteur de cassettes, compact-disc ou D.A.T.

Ces conditions techniques sont les conditions idéales de représentation ; la compagnie peut adapter le spectacle en fonction du lieu de représentation. Elle peut également fournir une partie du matériel lumière et son.

Prix du spectacle

1 représentation : 15 000 francs H.T., soit 2286 euros H.T.
2 représentations : 28 000 francs H.T., soit 4268 euros H.T.
3 représentations : 40 000 francs H.T., soit 6097 euros H.T.

+ défraiements (logement et repas)
+ frais de transports décor et troupe
(pour 7 personnes)

Spectacle disponible sur devis